Sylvie Bos nous éclaire dans l’article de La Montagne ! Grâce à un article de Mathilde Duchatelle.
Les vacances de Pâques arrivent. Mais ont-elles la même valeur en confinement ? Sûrement pas la même saveur. Les élèves doivent-ils donc continuer à bosser sur leurs cours ou s’accorder une pause ? Nous avons posé nos questions à Sylvie Bos, « accompagnatrice pédagogique » et « méthodologue » basée à Moulins.
Pour les CP, CE et CM, ne rien lâcher sur la lecture et les dictées
« Les parents me demandent s’ils doivent mettre leurs enfants complètement en vacances pendant ces congés de Pâques. Je leur réponds que cela dépend de leur âge. Pour des écoliers qui apprennent la lecture, il n’est pas question de les laisser tomber pendant quinze jours, confinement ou pas. Il faut une révision de la lecture ou des sons tous les jours. Au moins 10 minutes. Car ils n’ont pas assez d’acquis ».
Pour les CM, « un des gros objectifs c’est l’apprentissage de l’orthographe. Je conseille de faire deux phrases de dictée deux fois par semaine afin d’entretenir la gymnastique mentale. Si tant est que le geste mental de réflexion a été appris. Cela consiste d’abord à reconnaître les mots par rapport aux autres et les types de mots, nom, verbe, adjectif…, ce qui entraîne ensuite d’autres étapes. Avec mes élèves au cabinet, on fait souvent des dictées au ralenti ».
Pour les plus petits (mais pas que !) : on invoque le bon sens de Maria Montessori
Pour les petits, on peut essayer de les responsabiliser. Puisqu’ils ne peuvent pas sortir, qu’ils soient responsables du goûter, par exemple. L’air de rien, ils se mettent en projet futur, cela entretient leur mémoire
« Ils imaginent le goûter, se documentent ou demandent à être documentés pour réaliser une recette qui leur ferait envie. Cela fait travailler la chronologie : les étapes à respecter, à quelle heure ils doivent être prêts. Il faut aussi vérifier ce qu’il y a dans les placards. Prévoir aussi à l’avance pour faire les courses. Ils peuvent aussi mettre le couvert, compter combien il faut de fourchettes, de verres, etc. Tout ce qui peut les occuper et faire leur travail de cognition en même temps. C’est un gage de confiance. Car c’est un vrai boulot ! Plutôt que le cahier de vacances… En temps normal, on n’a pas toujours la disponibilité de leur faire faire ce genre de chose, profitons-en ! On en a beaucoup parlé, là, eh bien on est en plein dans les méthodes de Maria Montessori. »
Pour les collégiens, « passer un deal », « faire des choix s’ils se sentent noyés »
Pour les collégiens, « cela dépend du comportement jusqu’alors. Des mamans me disent qu’ils ont pris beaucoup de distance avec l’école à distance et qu’ils se croient en vacances. Les parents se sentent démunis et ça crée du conflit dans les familles. Ce n’est vraiment pas le moment. Ce sont des élèves que je connais, qui ont une lenteur de compréhension ».
Je dois dire une chose. Cette période est géniale -oui, voyons le positif- car ces élèves qui mettent du temps à comprendre peuvent justement aller à leur rythme.
« Il faut que les parents se rassurent, soient indulgents. L’école continue malgré tout et il faut le saluer. Mais on ne peut pas demander à un élève de d’autonomie, du jour au lendemain. L’autonomie ça s’apprend ! Pour les collégiens, comme ils sont « grands », ils pourraient être capables de se prendre en charge ? Je m’insurge. Ces jeunes sont en train de baisser les bras. Le travail arrive et ils se sentent noyés. Les parents disent « mais responsabilise toi ». Eux sont en danger. Car ça leur renvoie une fausse image d’eux-mêmes. Ils ne se croient pas en vacances. Ils n’ont juste pas les outils concrets pour apprendre ».
+ d’info : https://severinetiveyrat.fr/quest-ce-quun-accompagnateur-pedagogique/